Jeudi 27 janvier 2011 à 11:01

Le chat

un chasseur incomparable

Malgré des siècles de domestication, le chat reste encore aujourd'hui un animal doté d'un talent incontestable pour la chasse. Tous les propriétaires peuvent en attester : quel chat n'a jamais déposé une souris ou un oiseau mort aux pieds de son maître ? L'instinct de l'espèce demeure intact, malgré le fait que nos félidés n'ont plus vraiment besoin de chasser pour subvenir à leurs besoins ! Il faut dire que la nature a tout mis en oeuvre pour faire d'eux des chasseurs redoutables...

 

Une physiologie de chasseur.

Le chat est avant tout un carnivore, disposant d'un système digestif adapté à la consommation de viande selon un mode d'alimentation bien particulier. Dans la nature, c'est un prédateur solitaire soumis à la compétition d'autres prédateurs. Pour survivre, il doit donc être capable de se défendre contre ses congénères et les autres animaux ayant le même régime alimentaire que lui. Il effectue de petits repas dans un laps de temps très court : quelques minutes en général. De cette façon, il ne court pas le risque de se voir voler sa nourriture par un congénère plus fort que lui ou de se faire attaquer par un autre prédateur. Le chat domestique a gardé ses instincs sauvages, et vous pourrez remarquer que si vous laissez de la nourriture à volonté à votre chat, il effectuera plusieurs petits repas dans la journée. Son système digestif s'est adapté à cette contrainte : l'estomac est de volume réduit, et se vide beaucoup plus rapidement et plus souvent que le nôtre. La digestion est également plus rapide, 12 à 24 heures suffisent, contre 5 à 30 jours pour les humains.

Sa flore bactérienne présente dans le tube digestif du chat est strictement adapté à un régime à base de viande, c'est pourquoi toute modification alimentaire entraînera des déséquilibres de la diarrhée. De même, les enzymes servant à dégrader la nourriture pour permettre son assimilation sont adaptées à ce régime carnivore. Elles sont peu présentes dans la salive, car le chat mâche peu et ingurgite rapidement sa nourriture. Par contre, elles sont nombreuses dans l'estomac et l'intestin. Ces enzymes sont capables de digérer les protéines et lipides contenus dans la viande ; elles sont par contre très mal adaptées à la digestion des végétaux, ou même du lait qui, contrairement aux idées reçus, n'est pas une l'alimentation de choix pour un chat adulte !

                                                       

 

Des armes redoutables.

La nature et l'évolution ont pourvu le chat d'armes particulièrement adaptées à la chasse. Ses griffes rétractables lui permettent de griffer et de se défendre contre les agresseurs, mais elles font aussi de lui un incomparable grimpeur. Ainsi, un chat menacé pourra prendre la fuite et se réfugier dans un arbre, d'où il pourra également surveiller son territoire ou des proies éventuelles.
Ses incisives et canines sont pointues et permettent au chat de garder fermement ses proies dans sa gueule. Ses autres dents sont acérées et permettent le dépeçage de la viande, première opération de la digestion. La dernière prémolaire supérieure et la première molaire inférieure sont particulièrement grandes et tranchantes et portent bien leurs noms de carnassières.

 

 

L'apprentissage de la chasse.

Dès le pus jeune âge, le chaton s'exerce à la chasse par le jeu. Il s'amuse à sauter sur tout ce qui bouge et s'entraîne à la lutte avec ses frères et soeurs.  Au début ses sens ne sont pas suffisamment développés et il rate souvent sa cible. C'est en suivant et en imitant sa mère qu'il acquiert les facultés qui feront de lui un bon prédateur : souplesse, agilité, équilibre, discrétion, patience.

L'apprentissage se poursuit pendant plusieurs mois après le sevrage, moment où le chaton est séparé de sa mère. C'est alors au propriétaire de poser les limites, comme l'aurait fait la mère, afin de limiter les dégradations et les comportements de marquage inadaptés à la vie en intérieur.

 

 

Des atouts incontestables.

Le chat possède une morphologie particulièrement adaptée à la chasse. Sa colonne vertébrale est très souple, du fait d'une grande laxité des articulations entre les vertèbres. Ceci, combiné à la grande souplesse des muscles et de son dos, lui permet de se faufiler dans les endroits les plus étroits. Sa queue joue un rôle très important dans l'équilibre ; elle lui sert de balancier lorsqu'il se déplace sur des murs ou des branches d'arbre. Les muscles des pattes postérieures sont très puissants, ce qui lui permet d'effectuer des bonds impressionnants et d'atteindre des endroits inaccessibles aux autres animaux.

 

Lorsqu'il chasse, le chat utilise ses cinq sens.

           Son ouïe très sensible lui permet d'entendre ses proies bien avant de les avoir vues. Il suffit d'observer un chat pour se rendre compte que ses oreilles sont constamment en mouvement et qu'il est à l'affût du moindre bruit pouvant indiquer l'arrivée d'une proie ou d'un prédateur.
           La vue constitue un sens primordial : contrairement à une idée reçue, les chats ne voient pas dans le noir complet. Par contre, leur acuité visuelle est bien meilleure que la nôtre lorsqu'il s'agit de percevoir des mouvemlents ou de se déplacer dans la pénombre. Les chats sont plutôt des chasseurs crépusculaires ou nocturnes, ce qui explique qu'ils aient développé de telles facultés.

           L'odorat est également très développé. Ainsi le chat est capable de détecter de la nourriture avariée. Vous avez peut-être pu consater qu'il refuse de manger des croquettes qui sont restées plusieurs jours dans la gamelle...

           Le goût est moins développé que le nôtre. Les papilles gustatives sont localisées à l'extrémité de la langue ainsi, il peut goûter sa nourriture sans l'avaler. C'est pourquoi il est si délicat de faire avaler un médicament au goût désagréable à un chat...

           Le toucher lui est principalement conféré par ses vibrisses, sortes de poils sensoriels composant la moustache, mais également présents au niveau des paupières et des pattes antérieures. Ses poils longs rigides lui permettent de se déplacer la nuit en évitant les obstacles, mais aussi de détecter le sens et la vitesse du vent avant un saut, ou de vérifier qu'une proie est bien morte.

Tous ces atouts, complétés par un grand sens de l'équilibre lui permettant, entre autres, de rétablir sa position lors d'une chute, font du chat un chasseur qui n'a rien à envier aux grands félins sauvages.


 

Une alimentation adaptée.

Rappelons-le, le chat est un carnivore adapté à un régime strictement à base de viande. Sa flore digestive et son équipement enzymatique sont spécialisés dans la digestion d'une variété restreinte d'aliments. Contrairement aux chiens, le chat est incapable de digérer les végétaux ou des aliments composés principalement de glucides, tels que du riz ou des pâtes par exemple ou encore du lait ! Il faut donc en tenir compte et éviter de donner de tels aliments à son chat si l'on veut lui éviter des problèmes digestifs. Si vous changez de marque de croquettes ou de pâtée, pensez aussi à respecter une transition alimentaire.

Incorporez progressivement la nouvelle alimentation dans l'ancienne, en augmentant sur plusieurs jours voire plusieurs semaines la quantité d'aliment nouveau.

 


 

JE L’AIME, JE LE STERILISE!


Vous hésitez encore à stériliser votre chat ? Vous ne voyez pas l’intérêt d’une telle intervention? Voici quelques éléments pour vous aider à prendre votre décision.

Que vous ayez un chat dit « de gouttière » ou un chat de race, que vous ne destinez pas à l’élevage, vous êtes concerné. Vous allez devoir assez rapidement prendre la décision de stériliser ou pas votre compagnon à quatre pattes. En effet, chez le chat, la maturité sexuelle peut être atteinte dès l’âge de 5-6 mois. Cela va se traduire pour les femelles par l’arrivée des chaleurs et pour les mâles, par le début du marquage un peu partout à l’intérieur et à l’extérieur du logement.

C’est justement à partir de 5 mois que les vétérinaires peuvent pratiquer les castrations et les ovariectomies. Cette opération est facturée en moyenne 100 euros pour les chattes et 70 euros pour les chats. C’est une somme assez importante mais si vous ne le faites pas, la facture pourrais être beaucoup plus lourde…

 

Votre chat vous remerciera.

Les chats et les chattes qui ne sont pas opérés ont une espérance de vie très réduite par rapport aux chats stérilisés. En effet, ils vont parcourir des kilomètres pour s’accoupler et auront donc plus de risques de se faire écraser par une voiture, de se blesser ou simplement de se perdre.

D’autre part, les mâles entiers se battent souvent pour leur territoire, ils risquent donc de contracter des maladies (FIV, leucose etc) et être sujets aux abcès. Il est d’ailleurs fortement conseillé de faire vacciner les chats qui ont accès à l’extérieur.

Enfin, ceux qui vivent en appartement sont souvent très frustrés de sentir les autres chats sans pouvoir les atteindre et ceci les rend stressé.

Mais attention ! Un chat que l’on va stériliser ne va pas se mettre à dormir toute la journée bien au chaud dans un fauteuil. Il va continuer à sortir, jouer et chasser mais il restera près du logement, vagabondera moins et se battra peu. Il faudra d’ailleurs qu’il continue à avoir une vie active, et des croquettes adaptées pour éviter des problèmes d’embonpoint et de cystite, que l’on rencontre parfois chez les chats castrés et vivre ainsi une belle et longue vie. Il devra juste rester au calme les 24 heures suivant l’opération à cause de l’anesthésie et les femelles prennent souvent des antibiotiques pendant plusieurs jours.

 

Pour vous, la tranquillité.

Un chat non stérilisé c’est donc, des frais vétérinaires qui peuvent être conséquents pour le soigner, vivre dans la crainte qu’il ne revienne pas chaque fois qu’il part se promener et bien souvent l’apparition de troubles du comportement dus aux frustrations et au stress. De plus, les mâles vont beaucoup marquer, en effet, leur mode de communication va essentiellement être basé sur « pipis de marquage », souvent très odorants, dans des endroits stratégiques pour eux (devant la porte d’entrée, les fenêtres etc…). Ils vont également signifier leur présence par « des griffades » (sur les portes, le papier peint à côté ou sous des fenêtres etc …). Ces comportements naturels ne cesseront qu’avec une stérilisation, si elle est faite rapidement. Il en est de même pour les miaulements intempestifs des femelles durant leurs chaleurs, ainsi que des mâles qui veulent sortir pour les rejoindre. Certains chats qui n’ont pas accès à l’extérieur vont être frustrés de ne pas pouvoir s’accoupler. Ils vont donc être stressé et exprimer leur mal-être par la malpropreté, l’agressivité, des troubles alimentaires (boulimie ou manque d’appétit) ou autres.

Avec un chat stérilisé, bien dans ses coussinets, vous n’aurez donc pas de problème de destruction de vos murs ou de vos objets suite aux coups de griffes ou aux jets d’urine. Là encore, vous ferez des économies par rapport à quelqu’un qui n’a pas opéré son animal et vous profiterez bien plus longtemps de votre compagnon à 4 pattes.

 

La pilule contraceptive, une fausse alternative.

Beaucoup de personnes préfèrent faire le choix de la pilule pour leur chatte car c’est moins onéreux. Oui, mais tellement dangereux !!!
Selon le Dr Fehrenbach, vétérinaire, « donner la pilule à sa chatte est un acte criminel ». En effet, le risque de tumeur est très élevé, même si elle n’a été donnée que très peu de temps. Il faut donc hospitaliser la chatte pour enlever la tumeur, la faire stériliser et lui administrer un traitement médical, sans compter la douleur. Le prix de tout ceci sera bien plus élevé qu’une simple stérilisation et l’animal aura vécu une souffrance inutile. De plus, en cas d’oubli, ce qui est d’ailleurs très fréquent pour celles qui ont accès à l’extérieur, la probabilité d’une grossesse avec des chatons morts nés ou atteints de graves malformations est très élevée.

 

Un service rendu à la gent féline.

Dernier argument de taille, en augmentant le nombre de chats et chattes stérilisés, il y aura beaucoup moins de naissances. Les refuges et associations seront moins débordés, ils pourront accueillir tous ceux qui en ont besoin et il y a aura moins d’euthanasies.

Qu’on en parle aux vétérinaires, associations, refuges, toiletteurs, comportementalistes et même aux éleveurs, tous sont unanimes : il faut stériliser les chats et les chattes.
En dressant un rapide bilan, on s’aperçoit effectivement qu’il n’y a que des avantages, pour l’animal comme pour ses propriétaires.
Faut-il donc encore se poser la question ? Je ne pense pas. Si on aime son chat, on le stérilise, pour son bien-être et sa survie.
 

Adèle Besson, comportementaliste spécialisée dans le comportement du chat.



 

Mardi 18 janvier 2011 à 10:35

http://amour.des.felins.cowblog.fr/images/chatassoc/Lenoard12.jpgLéonard - 5 mois

"Si jamais j'avais eu la chance d'être adoptée pensez à mes compagnons de panier !!!

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